Moi, Raeniel Blanchétoile, Seigneur de la Maison Blanchétoile et Protecteur du Covenant, tient à présenter mes excuses à ceux que j'avais juré de protéger, et plus particulièrement à mon épouse, Dame Celairil Blanchétoile de la Maison Imrahad.
Je crains d'avoir commis une terrible erreur, permettant ainsi à la corruption de s'insinuer au sein du Covenant et de souiller cette cause si noble. Il y a des mois de cela, Maître Calanthir de la Maison Imrahad, mon beau-père et ami, fût lâchement assassiné sur les ordres de son propre père, le sieur Thorond. Rendant le crime plus ignoble encore, une jeune femme fut tuée de la main même d'un assassin trop incompétent pour éliminer sa cible seule. Une seconde mort, que je crains d'avoir trop longtemps omise.
C'est peu de temps après, alors même que je menais l'enquête sur la mort de l'ancien Capitaine du Gondor, que je rencontrai Morwain. La plupart d'entre vous la connait, et je sais que beaucoup l'apprécie pour ce qu'elle semble être. Rongée par le remord, trahie par son propre grand-père, la jeune femme apprit qu'elle était une bâtarde, la propre fille de feu Calanthir Imrahad. Croyant agir pour réparer une trahison, elle avait assassiné son propre père. Mais, et cela je n'aurais pas du le perdre de vue, elle avait aussi tué une innocente.
Elle m'avoua tout. Touché par le repentir si sincère de la jeune femme, je commis l'une de mes plus terribles erreurs. Je la condamnai à vivre, et à servir au sein du Covenant afin que ses actes futurs puissent, peut être, compenser ce qu'elle avait fait. Je savais ce faisant que jamais le remord ne la quitterait, et que cette peine infligée était sans doute pire que la mort. Mais j'avais espoir pour elle.
Morwain se révéla quelques temps une jeune femme talentueuse, et je me pris d'affection pour elle. Malgré quelques égarements, je réalise aujourd'hui que je commençai à la considérer comme une fille, elle dont l'âge aurait presque été celui de mon enfant s'il ne m'avait été ravi.
Puis, à plusieurs reprises elle fit passer ses caprices personnels avant son devoir. Je la sermonnai, et elle s'engagea à ne plus recommencer. Ce qu'elle fit pourtant, quelques dizaines de minutes plus tard, compromettant une mission que je jugeai capitale. Ce qui explique sa dégradation de son rang d'aide de camp, et la déception que je connus alors même qu'elle semblait rejeter tout conseil du guide qu'elle prétendait avoir trouvé en moi.
Il y a quelques temps, je tentais une nouvelle fois de la ramener sur le droit chemin. Pour ceux qui l'ignorent encore, Morwain fréquente depuis plusieurs mois l'un des membres du Rind Nestad et ses compagnons. Ce qui aurait pu être une bonne chose, si ces soigneurs n'avaient pas pris tant de peine à insulter régulièrement tant le Covenant que ma personne, et ce devant plusieurs de nos membres. Pire à mes yeux, la jeune femme restait semble t'il muette en ces ocurrences. Ces hommes se prétendant du même camp que nous dans la guerre, je fermai néanmoins les yeux. Trop peu sont prêts à affronter l'Ombre, et malgré l'honneur entaché j'estimai qu'il serait vain de faire couler le sang. Du moins tant que la guerre perdurerait.
Néanmoins, j'ordonnai à Morwain de cesser toute relation avec eux, au moins le temps que les choses s'apaisent. Ne serais ce que pour éviter que les choses ne dégénèrent et que certains finissent par en venir au mains, voire qu'ils fassent couler le sang.
Le lendemain, des Crocs d'Acier dont le Commandeur lui même la virent en compagnie des membres du Rind Nestad et cherchèrent à lui parler. S'ensuivit une altercation verbale qui, heureusement, n'alla pas plus loin. Morwain disparu quelques temps, pour revenir dans la région il y a peu.
J'appris alors son mariage avec Theldric Perce-Nuage, puisqu'elle avait reçu la bénédiction du père de celui-ci, Thane de son Clan. Une nouvelle fois, la jeune femme n'avait tenu nul compte des mes instructions, argumentant que ses fréquentations ne regardaient qu'elle. Je l'ai donc délivré de son serment de me servir corps et âme, prêté sur son propre sang, plutôt que de la voir le rompre et ainsi se condamner à une éternité de souffrance. Je lui ai laissé l'opportunité de rallier de nouveau le Covenant, à la seule condition qu'elle accepte de ne plus voir le sieur Theldric, le temps que ses anciens compagnons d'armes oublient leur ressentiment. Voire qu'il leur présente ses excuses, pour son attitude déplacée et ô combien insultante.
L'autre option, je le crains, était de quitter le Covenant avec celui qu'elle aimait. Mais c'était aussi se soustraire à mon jugement... Ce qu'elle a fait.
Je réalise aujourd'hui à quel point j'étais dans l'erreur, oubliant l'horreur de son double crime. Si je pouvais fermer les yeux sur le meurtre de son père, puisqu'après tout elle avait agi sur ordre et en pensant éliminer un vulgaire traître à sa famille, qu'en était il de l'innocente qu'elle tua lâchement par la même occasion et qui pour seul crime avait commis celui d'être présente au moment du meurtre. Je n'avais guère le droit de fermer les yeux quoi qu'il en soit, et je crains de m'être laissé égaré par la considération que j'avais alors pour elle.
Le Veilleur en Chef Roncenoire a reçu copie de cette missive. Je comprendrai que vous ne vouliez plus d'un Protecteur qui met lui même en péril le sort des siens, aussi je remets mon destin entre les mains du Conseil. Je réintègre pour cette seule occasion Dame Celairil, et demande à Maître Elendilme de remplacer mon cousin, dont l'opinion n'est guère objective à mon sujet. Si le Cercle des Murmures n'a pas de représentant au Conseil, l'Archonte Cirthwen et le Sénéchal Hashferth pourront donner leur avis à défaut de voter. Je me soumettrai à la décision du Conseil, quelle qu'elle soit, et ne chercherai nullement à me défendre.
Enfin, concernant l'assassin Morwain qui se prétend Imrahad, je vous laisse juge de son sort, ayant commis suffisamment d'impairs quant à cette criminelle sans nul honneur. Je sais néanmoins pouvoir vous faire confiance et que l'odieux meurtre de deux innocents ne demeurera pas impuni.
Bien à vous,
Raeniel Blanchétoile.
Je crains d'avoir commis une terrible erreur, permettant ainsi à la corruption de s'insinuer au sein du Covenant et de souiller cette cause si noble. Il y a des mois de cela, Maître Calanthir de la Maison Imrahad, mon beau-père et ami, fût lâchement assassiné sur les ordres de son propre père, le sieur Thorond. Rendant le crime plus ignoble encore, une jeune femme fut tuée de la main même d'un assassin trop incompétent pour éliminer sa cible seule. Une seconde mort, que je crains d'avoir trop longtemps omise.
C'est peu de temps après, alors même que je menais l'enquête sur la mort de l'ancien Capitaine du Gondor, que je rencontrai Morwain. La plupart d'entre vous la connait, et je sais que beaucoup l'apprécie pour ce qu'elle semble être. Rongée par le remord, trahie par son propre grand-père, la jeune femme apprit qu'elle était une bâtarde, la propre fille de feu Calanthir Imrahad. Croyant agir pour réparer une trahison, elle avait assassiné son propre père. Mais, et cela je n'aurais pas du le perdre de vue, elle avait aussi tué une innocente.
Elle m'avoua tout. Touché par le repentir si sincère de la jeune femme, je commis l'une de mes plus terribles erreurs. Je la condamnai à vivre, et à servir au sein du Covenant afin que ses actes futurs puissent, peut être, compenser ce qu'elle avait fait. Je savais ce faisant que jamais le remord ne la quitterait, et que cette peine infligée était sans doute pire que la mort. Mais j'avais espoir pour elle.
Morwain se révéla quelques temps une jeune femme talentueuse, et je me pris d'affection pour elle. Malgré quelques égarements, je réalise aujourd'hui que je commençai à la considérer comme une fille, elle dont l'âge aurait presque été celui de mon enfant s'il ne m'avait été ravi.
Puis, à plusieurs reprises elle fit passer ses caprices personnels avant son devoir. Je la sermonnai, et elle s'engagea à ne plus recommencer. Ce qu'elle fit pourtant, quelques dizaines de minutes plus tard, compromettant une mission que je jugeai capitale. Ce qui explique sa dégradation de son rang d'aide de camp, et la déception que je connus alors même qu'elle semblait rejeter tout conseil du guide qu'elle prétendait avoir trouvé en moi.
Il y a quelques temps, je tentais une nouvelle fois de la ramener sur le droit chemin. Pour ceux qui l'ignorent encore, Morwain fréquente depuis plusieurs mois l'un des membres du Rind Nestad et ses compagnons. Ce qui aurait pu être une bonne chose, si ces soigneurs n'avaient pas pris tant de peine à insulter régulièrement tant le Covenant que ma personne, et ce devant plusieurs de nos membres. Pire à mes yeux, la jeune femme restait semble t'il muette en ces ocurrences. Ces hommes se prétendant du même camp que nous dans la guerre, je fermai néanmoins les yeux. Trop peu sont prêts à affronter l'Ombre, et malgré l'honneur entaché j'estimai qu'il serait vain de faire couler le sang. Du moins tant que la guerre perdurerait.
Néanmoins, j'ordonnai à Morwain de cesser toute relation avec eux, au moins le temps que les choses s'apaisent. Ne serais ce que pour éviter que les choses ne dégénèrent et que certains finissent par en venir au mains, voire qu'ils fassent couler le sang.
Le lendemain, des Crocs d'Acier dont le Commandeur lui même la virent en compagnie des membres du Rind Nestad et cherchèrent à lui parler. S'ensuivit une altercation verbale qui, heureusement, n'alla pas plus loin. Morwain disparu quelques temps, pour revenir dans la région il y a peu.
J'appris alors son mariage avec Theldric Perce-Nuage, puisqu'elle avait reçu la bénédiction du père de celui-ci, Thane de son Clan. Une nouvelle fois, la jeune femme n'avait tenu nul compte des mes instructions, argumentant que ses fréquentations ne regardaient qu'elle. Je l'ai donc délivré de son serment de me servir corps et âme, prêté sur son propre sang, plutôt que de la voir le rompre et ainsi se condamner à une éternité de souffrance. Je lui ai laissé l'opportunité de rallier de nouveau le Covenant, à la seule condition qu'elle accepte de ne plus voir le sieur Theldric, le temps que ses anciens compagnons d'armes oublient leur ressentiment. Voire qu'il leur présente ses excuses, pour son attitude déplacée et ô combien insultante.
L'autre option, je le crains, était de quitter le Covenant avec celui qu'elle aimait. Mais c'était aussi se soustraire à mon jugement... Ce qu'elle a fait.
Je réalise aujourd'hui à quel point j'étais dans l'erreur, oubliant l'horreur de son double crime. Si je pouvais fermer les yeux sur le meurtre de son père, puisqu'après tout elle avait agi sur ordre et en pensant éliminer un vulgaire traître à sa famille, qu'en était il de l'innocente qu'elle tua lâchement par la même occasion et qui pour seul crime avait commis celui d'être présente au moment du meurtre. Je n'avais guère le droit de fermer les yeux quoi qu'il en soit, et je crains de m'être laissé égaré par la considération que j'avais alors pour elle.
Le Veilleur en Chef Roncenoire a reçu copie de cette missive. Je comprendrai que vous ne vouliez plus d'un Protecteur qui met lui même en péril le sort des siens, aussi je remets mon destin entre les mains du Conseil. Je réintègre pour cette seule occasion Dame Celairil, et demande à Maître Elendilme de remplacer mon cousin, dont l'opinion n'est guère objective à mon sujet. Si le Cercle des Murmures n'a pas de représentant au Conseil, l'Archonte Cirthwen et le Sénéchal Hashferth pourront donner leur avis à défaut de voter. Je me soumettrai à la décision du Conseil, quelle qu'elle soit, et ne chercherai nullement à me défendre.
Enfin, concernant l'assassin Morwain qui se prétend Imrahad, je vous laisse juge de son sort, ayant commis suffisamment d'impairs quant à cette criminelle sans nul honneur. Je sais néanmoins pouvoir vous faire confiance et que l'odieux meurtre de deux innocents ne demeurera pas impuni.
Bien à vous,
Raeniel Blanchétoile.